lundi 8 novembre 2010

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J'ai vu un chalet en bois rond, pareil que celui de Baie St-Paul dans une tempête de neige, avec les arbres qui tombent sous le poids de la si jolie substance blanche j'apprécie tant haïr.

Ça m'a fait pensé aux igloos labyrinthes. À la goutte au nez, au zipper du suit de neige une pièce fluo qui me grattait le menton. À la honte associée au même suit fluo l'année d'après quand il était plus à la mode. J'aurais aimé grandir plus vite pour pouvoir changer de suit chaque année. Et le skidoo en neige de ça fait longtemps, quand je savais même pas encore que mon père ça allait être mon père. Les forts dans la cour, les bancs de neige trois fois ma taille. Mes yeux écarquillés de voir une sculpture géante de chat dans la cour d'en avant. Aller patiner au parc et les deux petites françaises qui me faisaient chier avec leur cours de patinage artistique. Faire des anges, rentrer les joues rouges, essoufflée et heureuse d'avoir aidé à pelleter les chemins du chat.

Et pas vouloir mettre de tuque parce que c'est dont pas cool. Tout le monde sait très bien que la température corporelle d'une adolescente est nettement supérieure à la moyenne, en hiver. Sortir fumer une clope achetée à l'unité, même s'il fait beaucoup trop froid. Aller glisser sur des boîtes de carton, dans la cour de Le Phare, consciente que c'est dangereux et que je risque de faire exploser l'appareil de métal qui fait de moi un être totalement asexué. Et l'eau dans cave des pantalons de Maude.

Puis Montréal l'hiver, blanc et brun. Mes apparts mal chauffés, l'agréable odeur de bacon dans ma grande chambre-fumoir bleue. Avoir à apprendre par coeur les principes de droit coutumier de mon cours de droit international public. Avoir chaud dans le métro et être préoccupée par mes cernes de sueur. Le retour choc des montagnes dominicaines, et le spectacle de Sexy Boy. Puis mon cours de Feminism race and racism, et mes nouvelles amitiés de l'Institut Simone de Beauvoir.

Et d'un coup, plus rien de tout ça. Du moins pour quelques années.

1 commentaire:

  1. Encore une fois la cosmicité me fait partager cette absence blanche, depuis mon tierce continent...
    Le suit fluo, pas vouloir mettre sa tuque, la clope à l'unité et le show de Sexy Boy... etre saoul pis sortir en t-shirt, laisser sa trace, marcher sur le trottoir qui ressemble à un sentier de montagne entre 2 bancs de neige, avoir frette!, manger de la poutine après avoir patiné pendant une heure, sauter par-dessus la gadoue accumulée sur le bord de la rue... et tout le reste aussi...
    Merci Elise!
    Chantal

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