lundi 20 septembre 2010

"Prolétaire de tous les pays, finissez-en!"

Dans la vie il y a des signes. Du genre, tomber par hasard, comme ça, sur un manifeste contre le travail en révisant lentement son reader...

Tout juste après une bonne heure debout à suer dans le 128 qui traverse Buenos Aires du Nord au Sud. Je travaille au Nord mais je vis au Sud. Hep.

Je pourrais m'étendre sur le sujet.. tout comme mon pote qui veut me filer les quelques pesos qu'il me doit en cuotas horizontales... Mais pas aujourd'hui.

Se lever le matin.. en fait non. Tout ça commence le dimanche, quand aller à San Telmo danser le candombe et chiller à la Plaza Dorrego devient un acte de pure irresponsabilité et que flâner à n'importe quelle heure dans La Boca avec tes potes te rend mal à l'aise.

Ça commence sournoisement. L'obligation du réveil et l'anxiété qui vient avec. Parce qu'évidemment on peut pas se coucher tard et se lever tôt tout le temps. On risque d'attraper la grippe. Peu importe la quantité de gingembre qu'on peut acheter au chinois des arts martiaux, on va finir par tomber malade.

Ça commence donc le dimanche soir au retour en bicyclette. C'est comme si la liberté qu'on s'était octroyer cessait d'exister. Palestina devient soudainement seulement un vulgaire moyen de transport, et peu importe que j'écoute du Sylvio Rodriguez, de Victor Jarra, du Violetta Parra ou bien du hip hop allemand, il n'y a rien a faire. C'est plus pareil.

Donc je rentre chez moi. Anxieuse. Tout à fait consciente que dans le fond ça ne m'intéresse pas vraiment le marketing et les outils google.

Donc d'abord l'anxiété. Un grand verre d'eau avant de dormir. Se réveiller toutes les deux heures, en pensant à ce qu'on va bien pouvoir faire au travail, avoir l'esprit d'initiative, faire des tableaux, consulter des forums.

En se disant qu'il faut bien payer son loyer dans la vie.

Penser que comme chaque matin je vais arriver en avance à cause de cette si bonne habitude que j'ai, on est pas à Montréal, girl. Et que donc je vais me prendre un café à fucking 7 pesos (l'équivalent de 3 tomates italiennes, une courgette, un kilo d'oignon et quelques mandarines chez Victor le boliviano) tout ça parce que je suis à Zona Norte. Faut que je paye le même prix que les vieilles porteñas teintes et remontées de partout que quand tu regardes leurs mains ridées par les années tu frissonnes.

Parce que dans la vie c'est pas tout le monde qui compte en légumes.. il y en a qui compte en injection de botox, ou en session chez le psychanalyste

Penser à quel vêtement je devrai mettre, mes souliers addidas fluo de l'armée du salut de Brooklyn feront-il l'affaire? Et est-ce qu'ils vont se rendre compte que j'ai juste une paire de pantalon? Et si j'y vais en bicyclette et que j'arrive suintante? Et si je parle contre l'Argentine? Si quelqu'un m'envoie un message texte?

Anxiété! Et pour des choses tellement peu intéressantes. À bas la travail donc!

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